COPWATCH Nord - Ile de France - Chronique Copwatch https://copwatchnord-idf.org/?q=chronique en Couronnes/ Ménilmontant, Paris 11°/20° : Vendredi 30 Septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/70 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: center;"><u><strong><span style="font-size:24px;">Repression du Marché Libre</span></strong></u></p> <p style="text-align: center;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Couronnes/ Ménilmontant, Paris 11°/20°, Vendredi 30/09/2011,les flics chassent comme d’hab le Marché libre depuis 16H00. Le Marché se disperse et se reforme plusieurs fois sous l’action de keufs.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">18H45, hauteur du 11 Bld de Belleville, un flic dans un groupe de six, s’adresse à plusieurs dizaines de marchands ambulants aux affaires rangées et aux promeneurs/acheteurs, qui attendent tous sur le terre-plein central ( le trottoir ) que les flics s’éloignent pour reprendre le Marché&nbsp;: "... Rentrez chez vous&nbsp;!!... vous avez pas quelquepart où habiter&nbsp;??... Putain&nbsp;!!... un boulevard qu’est occupé comme ça, c’est pas normal&nbsp;!! "</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">18H55, hauteur du 15 Boulevard de Belleville&nbsp;; le Marché libre s’est reformé. Des flics à vélos reviennent le disperser&nbsp;; l’un des flics à vélo arrive à hauteur d’une grand-mère chinoise qui vient vendre ses affaires avec son mari et son petit-fils de 20 mois dans sa poussette. Un flic à vélo, en roulant&nbsp;: "... C’est pas lamentable d’utiliser des enfants pour faire ça&nbsp;!!... espèce de connasse va&nbsp;!! "</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Un peu plus tard, les keufs passeront de nombreuses fois dans leur voiture sur le terre-plein central (le trottoir central) où tout le monde tente de vendre et d’acheter et se promène, pour disperser la foule. Vers 19H00, le Marché libre se remettra à vivre pleinement, avec des centaines d’acheteurs, de vendeurs et de promeneurs.</span></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Sun, 02 Oct 2011 20:52:26 +0000 copwatch 70 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/70#comments CHASSE AUX PAUVRES-BARBES: Mercredi 28 Septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/68 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: center;"><u><strong><span style="font-size:24px;">Les chiens s'ennuyaient</span></strong></u></p> <p style="text-align: center;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>9h45</strong></u> – Le fourgon des flics chasseurs (immatriculé 831 NWR 75) est stationné à la sortie du métro Château Rouge. Il est en stand-by, un flic en uniforme se tourne les pouces derrière le pare-brise.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>10h00</strong></u> – Du côté de Barbès, le marché est déjà bien actif. Deux flics en civil du comico de la Goutte d’Or se tentent une incursion en solo. D’abord ils marchent d’un pas détendu, sans intervenir sur le marché libre, semblant attendre le signal. L’un des deux est pendu à son portable...</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>10h15</strong></u> – L’un des deux chasseurs se retourne subitement, comme s’il avait enfin reçu le signal tant attendu, et bondit littéralement sur un rrom qui vend le long des grilles du métro. Le pauvre n’a pas le temps de réaliser ce qui lui arrive qu’il est plaqué contre le pilier du métro aérien. Ses sacs lui sont saisis, puis les deux flics le congédient et restent autour de leur saisie, toujours suspendus au téléphone, regardant au loin dans la rue des Islettes si les collègues se pointent. Entre temps, le marché s’est dispersé. Finalement, les flics repartent avec chacun un sac à la main en direction du commissariat de la Goutte d’Or.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>11h00</strong></u> – Quatre flics en civils piétinent à l’entrée des parkings Vinci, juste sur le trottoir en face du marché libre. Les vendeurs ne semblent pas les avoir remarqué, alors on les prévient. Pas de réactions de panique, mais des regards anxieux dans leur direction. Certains préfèrent plier leurs affaires, au cas où. Mais les flics restent là bien quinze minutes, sans rien faire.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>11h20</strong></u> – Les quatre flics traversent la rue en courant, fondent à travers le marché libre pour rejoindre la rue Guy Patin, renversant au passage les étals des vendeurs de menthe qui sont sur la chaussée. De la verdure est saisie (on pourrait croire qu’il existe une filière clandestine de menthe et de coriandre). Mouvement de panique, une partie des vendeurs s’esquive, tandis que les autres s’agglutinent pour voir ce qu’il se passe. Au carrefour du boulevard de la Chapelle et de la rue Guy Patin sont stationnées deux voitures de police, qui bloquent en partie la circulation, accompagnées de la voiture banalisée de l’unité cynophile (immatriculée 331 QXQ 75). Devant, sept flics en uniforme se sont rassemblés et semblent élaborer un plan d’action, qui avec son gilet tactique, qui avec son talkie-walkie. Mêlés à la meute, les quatre flics en civil ont été rejoint par deux autres, ce qui nous amène à treize flics sur deux mètres carrés. Mais que veulent-ils faire&nbsp;?</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>11h30 </strong></u>– L’assaut est lancé&nbsp;: la brigade canine a sorti les chiens et fonce au milieu des vendeurs à la sauvette, déjà bien clairsemés. Mais leur but ne semble pas d’arrêter les vendeurs. Ils passent au milieu d’eux à la recherche de quelqu’un, leur chiens bondissant en aboyant sur les pauvres gens qui se tiennent trop près. «&nbsp;<i>&nbsp;Casse-toi jt’ai dit&nbsp;!&nbsp;</i>&nbsp;» crie l’un des deux flics cynophile à l’adresse d’un vieil homme. On a compté&nbsp;: quatre personnes, dont trois vieillards, se sont fait agresser par les chiens, qui leur ont bondi à la figure en se dressant sur leurs pattes arrières. Pendant ce temps, trois flics en civil prennent en chasse un grand mec avec des cheveux longs, avant de s’apercevoir qu’ils se trompent de cible. Au final, un jeune maghrébin est interpellé et menotté au même endroit que le garçon rrom de tout à l’heure, avant d’être embarqué à pieds en direction du commissariat de la Goutte d’Or (rue des Islettes).</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Le raid canin aura aussi permis d’enrichir les trophées de chasse&nbsp;: le fourgon blanc de la rue Clignancourt vient d’arriver et les flics en civil se chargent d’y jeter les caddies et cagettes attrapées au vol. Dans le fourgon, on peut apercevoir les cagettes de menthe de tout à l’heure.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Du côté de la rue Guy Patin, on apprendra que la justification de ce raid est le cambriolage d’une grosse voiture bourgeoise aux vitres teintées qui a eu le malheur de se garer dans le coin. La vitre avant droite a été fracturée et le chéquier de la dame, ainsi que d’autres affaires, ont été volés.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Ça apprendra à la dame qu’il ne fallait pas acheter une grosse bagnole clinquante qui dit «&nbsp;mon proprio a du pognon&nbsp;». En tout cas, Robin des bois aurait apprécié le geste.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><i>Un veilleur des marchés libres</i></span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: center;"><img alt="" class="media-image" typeof="foaf:Image" src="https://copwatchnord-idf.org/sites/default/files/styles/large/public/vlcsnap-2011-09-22-21h11m11s93.jpg" /></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size:16px;">Nous recommandons la plus grande vigilance vis-à-vis de ces 2 policiers. Ils trainent au sein du métro Barbes et n'hésite pas à harceler les marchands</span>.</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><strong>P.S.&nbsp;: Des images de ces interventions de police sont également prises, mais on a choisi d’adopter une stratégie de compilation des données, préférant à la «&nbsp;publication à scandale&nbsp;» la rédaction de chroniques régulières et informationnelles. Quand viendra le moment de faire quelque chose des images, on prendra le temps de la réflexion, pour évaluer le meilleur moyen d’en faire usage. Mais ces images seront là pour prouver que nos chroniques ne sont pas que pure invention&nbsp;: la réalité est réellement aussi laide qu’on la décrit.</strong></span></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Wed, 28 Sep 2011 22:06:52 +0000 copwatch 68 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/68#comments MENILMONTANT, COURONNES: Mercredi 28 septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/67 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <h1 class="entry-title" style="text-align: center;"><u><strong>Chasse aux roms, aux tunisiens et aux pauvres.</strong></u></h1> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Mercredi 28 septembre 2011, 17H40, deux flics à vélo qui chassaient les vendeurs du Marché libre, foncent sur un groupe de deux Tunisiens, à hauteur du 9 Boulevard de Belleville, sur le terre-plein central. L’un s’empare d’un sac&nbsp;; le second, très vite&nbsp;: " t’as des papiers&nbsp;? "... " t’as pas de papiers&nbsp;? "...une minute à peine et trois autres flics à vélo arrivent et aussi deux autres qui sortent d’une voiture. La question sera répétée en boucles&nbsp;: " t’as pas de papiers&nbsp;? ". Le Tunisien est menotté et embarqué dans la voiture. Les cyclistes se dispersent&nbsp;; l’un porte le sac à dos bleu du Tunisien sur son dos.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Depuis 16H00, déjà, ils chassaient tous les marchands du marché libre, entre Couronnes et Ménilmontant. Depuis peu, les marchands ambulants essaient, en effet, de vendre à Ménilmontant, espérant la tranquillité ( quelques centaines des personnes, acheteurs et vendeurs hier vers 17H00). Les groupes de flics surgissent de partout, à pieds, à vélos, en voitures, en camion, etc&nbsp;; vêtus de bleu, de noir,etc...</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ce mercredi vers 16H00, deux flics à vélo surveillent les vendeurs qui patientent, Métro Ménilmontant, devant la bouche de métro. Les Roms sortent de la station, s’éparpillent avec leurs baluchons. Une femme Rom et son enfant, portant des baluchons, veulent sortir, eux aussi, vers la vie enfin, vers un morceau de pain pour le soir. Les flics les repoussent, du regard et de la voix, vers l’intérieur de la station&nbsp;: "Allez&nbsp;! Allez&nbsp;!". Les deux Roms redescendent les escaliers. En fait, retrouvant d’anciens instincts, ils vont se tapir à l’intérieur, et ressortir un peu plus tard, quand les deux cyclistes seront partis&nbsp;; non sans jeter des regards craintifs autour d’eux.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Hier ce fût pareil. Et le jour d’avant également. Et chaque jour. Et chaque heure.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; La répression des vendeurs ambulants, des Roms, des Sans-papiers, Tunisiens ou autres, est sans répit entre ces trois Stations de Métro, dont on ne pourra plus séparer les noms de tout ce qui s’est passé ici depuis 2008&nbsp;: Belleville, Couronnes, Ménilmontant, de sinistre mémoire.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Dorian</span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Wed, 28 Sep 2011 21:50:12 +0000 copwatch 67 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/67#comments Chasse aux pauvres-BARBES: Mercredi 14 Septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/60 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: center;"><span style="font-size:20px;"><u><strong>LACHER DE SANGLIERS SUR LE MARCHE</strong></u></span></p> <p>&nbsp;</p> <p><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; La matinée s’annonçait plutôt calme. A croire que la volée de bouteilles essuyée samedi aurait un peu calmé l’ardeur animale des flics du quartier. De fait, avant 10:00 il ne s’est rien passé. Il n’y avait pas beaucoup de vendeurs et on sentait une certaine hésitation des porteurs de caddies à venir proposer leur marchandise.</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><u><strong>10h00</strong></u> - Avec une ponctualité certaine, deux équipes de trois flics en uniforme chacune, les uns en blancs, les autres en bleus, viennent avec leurs grosses pattes bousculer un peu les vendeurs, en beuglant des «&nbsp;dégage&nbsp;» guturaux dont ils ont le secret. Dans un premier temps, ils se contentent de «&nbsp;balayer&nbsp;» les cagettes et sacs qui ont été laissés sur place. Ils ne font que passer. Juste avant de quitter le terrain, l’un des flics en blancs vient discuter avec un flic en civil qui se tenait discrêtement de l’autre côté de la rue, à l’entrée des garages Vinci. Repéré, il s’esquive...pour mieux revenir.</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><strong><u>10h45</u></strong> – Cinq flics en civil du commissariat de la Goutte d’Or débarquent. Ils arrachent quelques sacs au passage, en n’oubliant pas de beugler sur les personnes qui protestent, puis remontent la rue des Islettes pour rentrer au poulailler. Dans la rue un peu plus haut, ils arrachent encore quelques sacs et caddies à des passants. Un touriste demande en anglais ce qu’il se passe. On lui répond que les policiers font leur travail&nbsp;: ils volent et agressent les pauvres. On peut, bien à propos, reprendre l’interrogation du commissaire Clouzeau (qu’on appelera désormais «&nbsp;la Panthère rose&nbsp;de Clignancourt&nbsp;»)&nbsp;: Vous imaginez, les touristes, quelle image ils ont de la France&nbsp;?&nbsp;</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><u><strong>11h40</strong></u> – Brutalement, surgie de nulle part, la brigade des sangliers de la Goutte d’Or déboule. C’est l’hallali, mais ce sont les bêtes qui chassent et les humains qui morflent. Sept flics en civil, décomplexés et violents, tapent dans le tas, arrachent les caddies et les sacs en faisant des vas et viens dans le marché, sans but, ayant pour seul objectif de chopper du pauvre. J’entends l’un d’eux s’adresser à son collègue qui est nouveau dans le métier de chasseur de pauvres&nbsp;: «&nbsp;Tu vas voir, on s’habitue vite&nbsp;». Il saute ensuite sur une vieille dame africaine et lui arrache son caddie des mains. La vieille dame proteste, alors elle se fait pousser contre l’arrière d’une camionnette où le flic (le même qui donnait des conseils à son bleu de collègue la minute d’avant) la menace de son front et lui gueule de «&nbsp;dégager&nbsp;» (leur vocabulaire n’est pas varié, mais c’est déjà étonnant qu’un sanglier parle). Ils continuent leur échappée en direction du boulevard Barbès.</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><u><strong>11h50</strong></u> – Un couple chinois qui vendait un grand nombre de choses récupérées dans les poubelles se fait cogner près des grilles du métro. Le mari tombe et se fait mal à la jambe. Ça fait rire le flic, qui se moque de lui et fait rire ses collègues. Pendant quinze minutes, alors que les sept sangliers gardent les affaires du couple chinois, ils les humilient en les regardant de haut et en prenant à la rigolade leurs supplications. Beaucoup de gens sont témoins de ces brimades, comme à chaque fois que les flics viennent se défouler sur le marché libre de Barbès.</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><strong><u>12h00 </u></strong>– Arrive le <strong>fourgon</strong> (immatriculé <strong>831 NWR 75</strong>), accompagné de <strong>la voiture de la brigade canine</strong> (immatriculée <strong>AH-950-WB</strong>). Les sangliers jetent toutes les affaires ramassées à l’arrière du fourgon, puis s’en retournent au poulailler de la Goutte d’Or. La chasse est finie, du moins pour l’instant...</span></p> <p><span style="font-size:16px;">Sarkozy en rêvait, Guéant l’a fait&nbsp;!</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><i>Un veilleur des marchés libres</i></span></p> <p><span style="font-size:16px;">P.S.&nbsp;: Le marché libre de Barbès se tient tous les mercredi et samedi de 9h à 15h. Nous invitons tous les activistes sincères à venir faire de la veille avec nous, partout où cela est nécessaire, pour que les violences policières trouvent un terme.</span></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Tue, 20 Sep 2011 20:58:35 +0000 copwatch 60 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/60#comments Chasse aux pauvres-BELLEVILLE: Samedi 10 Septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/59 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: center;"><span style="font-size:20px;"><u><strong>LA ZELE'S ATTITUDE</strong></u></span></p> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Paris Samedi 10 septembre, fin d’après midi. Quelques biffins commencent à installer leurs modestes marchandises boulevard de Belleville. La journée est ensoleillée, c’est le week end, les pauvres gens espèrent ramasser quelques piécettes en échange de leurs trésors. Travailler plus pour gagner plus, en somme, et tenter de manger convenablement à la fin du mois.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Mais les flics en ont décidé autrement. La chasse est ouverte&nbsp;! Ils hurlent et ordonnent sans ménagement de dégager. Aujourd’hui, on peut dire qu’ils font preuve d’un grand zèle&nbsp;! Loin de se contenter de leur faire remballer leurs quelques guenilles, les deux flics présents poursuivent les biffins jusque dans les rues adjacentes sur plusieurs centaines de mètres. La traque est impitoyable, ils semblent s’en donner à coeur joie.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Les quelques jeunes femmes roumaines ont beau pleurer, peiner à soulever leurs lourds ballots, ont à peine le temps de rassembler leurs enfants, rien n’y fait. Les condés les harcèlent continuellement. Quel courage&nbsp;! Quel abnégation dans la chasse aux pauvres&nbsp;!</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">A quelques mètres du Darty, un commerçant du coin vient exciter les flicaillons. "y’en a marre de ces gens&nbsp;! On n’en peut plus de ces roumains, de ces tunisiens et de tout ce tiers monde&nbsp;! Moi, je vous le dis, il faut les renvoyer chez eux&nbsp;!". Le flic ne répond pas mais laisse dire. "mais, moi je vous le dis, ils nous pourrissent le quartier&nbsp;! Ils se bagarrent, ils agressent les gens" hurle alors le commerçant. Encore un dont il n’aurait pas fait bon être le voisin durant l’occupation. Il va falloir m’expliquer comment des femmes avec des ballots de vêtements et des enfants peuvent agresser les gens... Cette scène est devenue habituelle, les idées xénophobes sont devenues respectables et criables publiquement. Conséquences du très enrichissant débat sur l’identité nationale&nbsp;?</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">La patrouille reprend, la traque devrais-je plutôt dire. Le boulevard est balayé de long en large. Les biffins courrent mais heureusement ne se font pas prendre.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Le flic à la longue matraque continue implacable ses allers retours. Il aime son job, ça se voit. Il est zélé. La chasse aux pauvres le comble. Il s’adresse à un pauvre hère fatigué adossé à une voiture&nbsp;: "c’est votre voiture monsieur&nbsp;? Si ce n’est pas votre voiture, évitez de vous assoir dessus, merci&nbsp;!" Ah bon&nbsp;? Et depuis quand s’assoir sur une voiture est devenue un délit&nbsp;?</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">A peine quelques mètres plus loin, il enchaîne. Il traverse la rue et crie à une jeune femme tchétchène qui attend avec son gosse et son cabat de pouvoir s’installer&nbsp;: "Qu’est ce que je vous ai dit&nbsp;? Vous circulez&nbsp;!". Lasse, épuisée, la femme s’en va.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Il est 19H30, le boulevard est vide. Les biffins ont déserté le quartier. La joyeuse petite brocante habituelle n’a pu avoir lieu. Les pauvres devront trouver un autre moyen pour manger aujourd’hui.</span></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Tue, 20 Sep 2011 20:48:16 +0000 copwatch 59 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/59#comments Chasse aux pauvres-BARBES: Samedi 10 Septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/58 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: center;"><span style="font-size:20px;"><u><strong>VOL A LA TIRE CONTRE VENTE A LA SAUVETTE</strong></u></span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><u><strong>9h30</strong></u> - Le fourgon peugeot boxer blanc imatriculé 831 NWR 75 du commissariat de la rue de Clignancourt est déjà stationné sur la rue Guy Patin, en compagnie d’un véhicule de police de la brigade canine immatriculée AH-950-WB. On se dit que leur présence en standby annonce une matinée calme, mais on se trompe.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><strong><u>10h15</u></strong> - La chasse est ouverte. Les cinq agents en civil percent la foule et attrappent les sacs de provision ici et là, les caddies et sac à dos, présupposant que leurs victimes sont de toute façon des voleurs et receleurs. En résumé, ils volent au nom de la loi. Une femme tchétchène se fait arracher son sac avec ses documents personnels. Elle tente une première fois de réclamer son sac, mais les flics la repoussent et lui disent de «&nbsp;<i>dégager&nbsp;</i>&nbsp;» (sic). Le chauffeur du fourgon, pour seule réponse, lui montre l’écran de son téléphone portable avec des photos de sexe. On pourrait douter, mais il est bien de la police...</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><strong><u>10h34</u></strong> - Finalement, après insistance, les flics vont chercher les affaires de la dame tchétchène et lui remettent son sac à main, mais gardent le sac à dos qui le contenait. Entretemps, un autre flic en civil est revenu en maintenant par le bras un jeune pakistanais menotté et en pleurs. Son tort&nbsp;: il vendait du maïs. Son sac de maïs a été saisi, il repose sur la chaussée. Le jeune garçon est finalement relâché, mais il pleure toujours. Il nous explique qu’il a été frappé par le policier d’un coup de poing au torax. J’entends un des deux flics de la brigade canine alpaguer un vieil algérien qui lui réclame son sac&nbsp;: «&nbsp;<i>&nbsp;Tu vas me lacher&nbsp;! Pas de sac&nbsp;! Allez dégage, va à la goutte d’or&nbsp;!&nbsp;</i>&nbsp;»</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><strong><u>11h40</u></strong> - Les flics se déplacent, profitant de leur départ pour raffler des sacs et des caddies sur le trottoir qui longe le métro, de force, en tutoyant et en menaçant les gens qui sont autour. La voiture de la brigade canine suit les flics en civil et intimide les curieux. Au croisement du boulevard de la Chapelle et du boulevard Barbès, un flic à casquette passe par dessus la barrière et vient saisir le sac en bandoulière d’un homme qui se tient là sans rien faire, puis le tire vers la chaussée et commence à fouiller dans le sac. Il en sort un sachet plastique avec quelque chose dedans et le confisque. L’homme proteste, dit calmement qu’il s’agit de son sac personnel avec ses papiers administratifs. Le flic, sachant pertinement que l’homme dit vrai, sort les papiers, mais garde le reste. L’homme continue de protester, alors le flic de la brigade canine ouvre le coffre de la voiture et fait mine de sortir le chien, dont il tient déjà la laisse à travers la cage, pour lui faire peur. L’homme proteste et réaffirme qu’il est de bonne foi. Et là, devant tout le monde (c’est dire s’ils sont décomplexés), le flic à casquette lui dit «&nbsp;<i>donne ta montre&nbsp;!&nbsp;</i>&nbsp;». Il s’agit de la montre que l’homme porte au bras. «&nbsp;<i>&nbsp;J’te dis donne ta montre&nbsp;!&nbsp;</i>&nbsp;». Au final, le flic saisit l’homme par le bras et lui enlève sa montre, avant de grimper dans la voiture qui s’en va. S’il n’était pas flic, on appelerait ça du vol à la tire.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><strong><u>12h00</u></strong> – Rien n’est fini. On remonte le boulevard de la Chapelle en direction du marché. Les mêmes flics ont fait le tour de la station de métro et sont de nouveau là, à voler les sacs de vendeurs à la sauvette. Le ton monte, quelqu’un tente de résister à l’agression des flics en s’accrochant à la poignée de son caddie. Au moment où on s’approche, le flic à casquette est en train de traîner une femme tchétchène sur la chaussée en la tirant par les cheveux. La femme est allongée au sol, tenue par sa queue de cheval, et hurle. La foule ne supporte pas la violence du geste et commence à crier au flic de se calmer, mais celui-ci préfère jeter la femme au sol en même temps qu’il sort sa matraque téléscopique et menace les gens qui tentent de le calmer. Il ne la lâche pas et l’entraîne vers le fourgon. Juste à côté, ses collègues se lachent. Leur violence a engendré celle de la foule. Ils ont sorti les matraques et viennent de menotter quelqu’un. Aussitôt, la foule se rue sur eux en criant. Ils sortent les gazeuses et aspergent en direction de la foule. Mais rien n’y fait, la foule est hors d’elle et commence à insulter la police. En fin de compte, les flics s’extraient du merdier qu’ils ont provoqué, s’enfuyant sous les jets de canettes et de boîtes de conserves. On récolte ce qu’on sème.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">La matinée se termine sur une occupation des lieux par les flics. Malgré tout, le marché libre reprend, dés que les forces d’occupation tournent le dos.</span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Tue, 20 Sep 2011 20:40:20 +0000 copwatch 58 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/58#comments PARIS-BELLEVILLE: Vendredi 2 Septembre 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/57 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span></p> <h1 class="entry-title" style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 20px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span><u><span style="font-size: 20px;">LA REPRESSION A BELLEVILLE/GONCOURT S'ABAT ENCORE SUR LE MARCHE LIBRE</span></u></strong></h1> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vendredi 2 septembre 2011, sur le Marché libre de Goncourt/Belleville, Boulevard de Belleville, à hauteur de Darty, les CRS sont venus renforcer les flics habituels en bleus, en noir, en civil...on ne sait plus tant y’en a.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Vers 19H00, un sans-pap chinois embarqué par les CRS&nbsp;; le CRS le tient fermement par la ceinture&nbsp;; l’homme chinois gesticule, proteste&nbsp;; cela n’y fait rien&nbsp;; un peu plus tard, vers 20H00, devant le Darty, un groupe de CRS veut chasser un Tunisien bléssé au bras (gros pansement)&nbsp;; échange verbal entre le Tunisien et un des CRS&nbsp;; très vite un autre CRS bouscule le Tunisien qui va valser et se fait mal&nbsp;; il est hagard&nbsp;; les pompiers viendront&nbsp;; constat de la part d’autres flics sur ce qui s’est passé&nbsp;; un témoin raconte au flic ce qu’il a vu&nbsp;; on ne se fait guêre d’illusion. A quelques mètres,un autre goupe de flics s’énerve voyant les marchands ambulants toujours là&nbsp;; tape de grands coups de pieds en hurlant dans leurs cartons&nbsp;; tout le monde se barre.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Parmi le marché c’est pas toujours clair&nbsp;; une minorité de gens qui exprime des clichés racistes&nbsp;: " c’est à cause des Roumains" "c’est les Noirs",etc, et sécuritaires " y’ a des traffics" "y’a des bagarres"&nbsp;; clichés qui semblent justifier la répression à leurs yeux.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Le Marché Libre, couplé avec le petit marché alimentaire du Ramadan sur le trottoir aussi, avait beaucoup de succés depuis un mois&nbsp;; les deux marchés ont été fréquentés par des centaines de personnes heureuses d’être là. Est-ce ce succés qui agace le Pouvoir et les populistes et fachos du quartier&nbsp;? Sans doute. Plus ces deux attaques sur le Sans-papier chinois et le Tunisien qui trahit la chasse à l’étranger bien implantée à Belleville/Couronnes, et ce depuis longtemps. Anna</span></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Tue, 20 Sep 2011 20:29:47 +0000 copwatch 57 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/57#comments BARBES: Mercredi 31 Août 2011 https://copwatchnord-idf.org/?q=node/56 <div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span><u><strong><span style="font-size:20px;">L'esprit citoyen du commissaire Clouzeau</span></strong></u></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Un mercredi comme tous les mercredis au marché libre de Barbès. Tous les mercredis et samedis, la journée commence dés avant neuf heures, alors que les étals du «&nbsp;marché autorisé&nbsp;» sont déjà installés sous le métro aérien de la ligne 2. A la sortie de la station s’installent les biffins qui, comme à Belleville, Montreuil ou Clignancourt, viennent vendre toutes ces petites choses qui leur permettent de survivre au jour le jour&nbsp;: produits alimentaires, produits de toilette et de beauté, vêtements, recharges de portables et autres bricoles qui se vendent là à prix cassés. Beaucoup de tchétchènes, mais aussi des géorgiens, des yézides et des maghrébins. Le marché libre s’installe et s’anime jusqu’en milieu d’après-midi, lorsque le «&nbsp;marché autorisé&nbsp;» prend fin.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Mais aussitôt les vendeurs à la sauvette installés, la chasse aux pauvres commence. Un <strong><u>fourgon peugeot boxer blanc </u></strong>imatriculé <strong><u>831 NWR 75</u></strong> débarque, précédé de peu par une équipe de flics en tenue civile. Les biffins connaissent leurs tronches et réagissent vite, pliant leurs affaires aussi vite que possible pour prendre la tangeante. Mais l’effet de surprise ne manque jamais d’en laisser sur le carreau, qui se trouvent aussitôt alpagués par les chasseurs de pauvres du commissariat Clignancourt. Le rituel est brutal, impitoyable&nbsp;: les flics en civils arrivent par surprise et arrachent les sacs et caddies des mains des gens qui ont eu le malheur de s’attarder. D’autres, moins chanceux encore, se font contrôler et se prennent une méchante prune qui peut s’élever à plusieurs centaines d’euros. Le language est familier, les formulations expéditives. Ils servent du «&nbsp;<i>Monsieur&nbsp;</i>&nbsp;» parce que leur déontologie l’exige, mais l’assortissent en général d’un «&nbsp;<i>dégagez&nbsp;</i>&nbsp;» qui rabaisse. Et puis ils poussent et tirent sur les habits, foutent des coups de pieds dans les affaires, quand ils ne sont pas tout simplement renforcés par la brigade canine dont les chiens abboient sur les passants, comme samedi dernier (27 août 2011). Stratégie de terreur.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Contrôle d’identité d’un mec sans papiers. Je m’approche, caméra au poing. La réaction ne tarde pas. Le cador du groupe s’approche et veut virer ma caméra. Prévenir, discuter, il ne connait pas, il est bloqué en «&nbsp;mode agression&nbsp;». Peut-être qu’il n’aime pas les touristes. Je rétorque que je suis dans mon droit. S’abriter derrière leurs lois permet au moins d’amorcer un peu leur agressivité. Je cite l’article 226-1 du Code Pénal et la saisine 2005-29 de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité. Rien à faire, ils ignorent leurs propres lois de toute façon. Mine de rien, ils sont droits dans leurs bottes. Le même cador s’empare de la caméra et tente d’en effacer les données. Manque de bol, tout le menu est dans un alphabet qu’il ne connait pas. Il tapote sur tous les boutons, comme un gamin sur sa console de jeu. Entre temps, sa collègue contrôle mon identité et me demande des informations qu’elle n’a pas à me demander&nbsp;: où je travaille, une autre adresse que celle indiquée sur mon papier, le nom de l’ami qui m’héberge sur Paris... Dans ce cas là, il faut les renvoyer dans leur cantonnement, leur dire qu’ils ont en main une pièce d’identité et que c’est déjà bien assez. Elle bougonne et va crachotter dans son talkie-walkie.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Après quoi, un peu pantois mais fiers comme des coqs, ils tentent la méthode «&nbsp;intimidation&nbsp;», veulent me mettre à dos les passants en essayant de les intoxiquer&nbsp;: ils m’accusent de filmer les vendeurs et les gens qui achètent, me préviennent que je vais avoir des problèmes avec eux, puis tentent de me rabaisser par les deux remarques favorites du keuf&nbsp;: «&nbsp;<i>Va travailler&nbsp;!</i>&nbsp;» et «&nbsp;<i>Les petits jeunes comme toi qui font leur malin...</i>&nbsp;». Au final, ils tournent les talons après un dernier baroud d’honneur, histoire de ne pas perdre la face&nbsp;: «&nbsp;<i>Si tu nous filme encore...</i>&nbsp;». Tout à coup, ils reviennent à leur état d’origine et oublient de s’abriter derrière leur loi. Quand les arguments font défaut, l’infantilisme idiot reprend toute sa place.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Mais ce n’est pas terminé car au cours d’une deuxième intervention, et alors qu’un gars refuse de se laisser arrêter et résiste, je me fais embarquer sans n’avoir même sorti le caméscope de ma sacoche, juste parce que je me tiens à côté de la scène. Je suis poussé vers l’avant du fourgon, sous prétexte «&nbsp;<i>d’entrave à l’action des forces de l’ordre</i>&nbsp;», encore un motif imaginaire que vous ne trouverez nulle part dans le code pénal. C’est comme «&nbsp;<i>&nbsp;incitation à l’émeute</i>&nbsp;», les keufs aiment bien vous sortir des chefs d’inculpation fallacieux pour se trouver une justification. Et, lorsque je demande à la keufe pourquoi elle m’arrête, elle me répond&nbsp;: «&nbsp;<i>&nbsp;On ne vous arrête pas, vous êtes invité à venir voir le major</i>&nbsp;». Puisque je ne suis pas arrêté et que j’ai été contraint de grimper dans leur fourgon qui, de plus est n’est pas un véhicule de police, on peut donc dire que j’ai été «&nbsp;enlevé&nbsp;» (et là pour le coup, c’est un motif qui existe dans le code pénal&nbsp;: «&nbsp;<i>&nbsp;enlèvement et séquestration&nbsp;</i>&nbsp;»). Mais passons, histoire de raccourcir ce petit récit qui s’allonge.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; On arrive à la volière de la rue Clignancourt. Je suis effectivement invité à m’entretenir avec le commissaire Clouzeau. Il doit être très occupé ce mercredi midi. Dans le couloir, il y a des boîtes à courrier. Sur l’une d’elle, c’est écrit «&nbsp;<i>expulsion</i>&nbsp;», juste en dessous de «&nbsp;<i>&nbsp;B.A.C.</i>&nbsp;». Et un peu plus loin, Madame B., la keufe qui m’a "invité", a aussi son petit casier.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; S’ensuit une entrevue irréelle avec le commissaire au cours de laquelle je suis invité à faire preuve d’esprit citoyen et de respect envers ses pauvres agents surmenés, pour qui ce doit être extrêmement difficile de se sentir observés. Je m’entend dire aussi que ses policiers sont au service des gens du quartiers qui se plaignent de la mauvaise ambiance et commence à me dépeindre le coin est un coupe-gorge malfamé. On n’est pas loin du White Chapel où oeuvrait Jack l’Eventreur. Mais j’en retiens surtout cette magnifique métaphore de la montée de la butte Montmartre&nbsp;:</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><strong><i>«&nbsp;&nbsp;Imaginez les touristes qui viennent à Montmartre. Ils sortent de la gare, où ils se font aborder par des roms qui leur font signer des pétitions et qui leur font les poches en même temps, puis ils arrivent au pied de montmartre où une quinzaine de sans papiers guinéens, la plupart du temps avinés en pleine journée, leur tombent dessus pour leur tresser des bracelets et en plus peuvent devenir très vite agressifs. Puis dans le funiculaire, de nouveaux des roms leur font les poches. Ils arrivent en haut, ils sont harcelés par les africains qui vendent des tours Eiffel, puis par les portraitistes, sans parler du pakos (sic) qui essaye de leur vendre son maïs. Vous imaginez, les touristes, quelle image ils ont de la France&nbsp;?&nbsp;&nbsp;»</i></strong></span></p> <p style="text-align: center;"><img alt="" class="media-image" typeof="foaf:Image" src="https://copwatchnord-idf.org/sites/default/files/styles/large/public/arton486-8109c.jpg" /></p> <p><span style="font-size:16px;">&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; Je tiens à remercier le commissaire Clouzeau de m’avoir livré une si belle alégorie de la butte Montmartre, qui nous montre surtout sa vision toute personnelle et nous permet de comprendre un peu mieux l’état d’esprit et les méthodes de ses subordonnés...</span></p> <p><span style="font-size:16px;">L’insupportable chasse aux pauvres n’est pas près de prendre fin dans les rues de Paris.</span></p> <p><span style="font-size:16px;">Un observateur</span></p> <p><span style="font-size:16px;"><i><u>Post scriptum&nbsp;:</u> les flics n’ont absolument aucune justification légale pour nous interdire de les filmer dans le cadre de leur fonction, ce que le commissaire Clouzeau n’a pu démentir.</i></span></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-cat field-type-taxonomy-term-reference field-label-above clearfix"><h3 class="field-label">Catégorie: </h3><ul class="links"><li class="taxonomy-term-reference-0"><a href="/?q=chronique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel">Chronique Copwatch</a></li></ul></div> Tue, 20 Sep 2011 20:19:18 +0000 copwatch 56 at https://copwatchnord-idf.org https://copwatchnord-idf.org/?q=node/56#comments